La complexité d'être cadre socioéducatif

J'ai passé mon été à écrire un mémoire de master pour une formation de cadre socio-éducatif.

Le titre de ce travail:

"De la complexité d'être cadre socio-éducatif."

Donner un sens à l'action par la démarche qualité

Je vous transmets ci dessous ma conclusion, peut être amènera t'elle quelques commentaires.

L’accompagnement au sens de la pratique se conduit dans un double mouvement de « l’intention » et de « l’action ».

C’est l’intention qui conduit l’action, c’est l’action qui traduit l’intention, de manière concrète.

L’intention ou l’action, isolées, provoquent la perte de sens. L’intention seule ne suffit pas, elle doit se décliner en action pour prendre prise sur la réalité. D’ailleurs c’est une difficulté du travail social ou éducatif,  qui parfois ne parvient plus à lier l’intention à l’action ce qui se traduit par la perte de sens, c’est à ce moment que l’on bascule dans le faire pour faire.

Tout l’art pour le cadre socio éducatif est d’être porteur de l’intention à partir de valeurs et de principes et d’être en capacité de la transmettre.

Le risque est pour le cadre aussi, dans la complexité de l’institution,  de se laisser happer par l’action pour l’action. C’est ce mouvement qui provoque la perte de sens dont se plaignent bon nombre d’équipes de travailleurs sociaux et d’usagers aujourd’hui. Il ne s’agit pas de fournir une prestation pour une prestation, mais de la développer à la lumière de l’intention que l’on porte à l’autre.

La démarche qualité, en tant que démarche de réflexion et de mouvement, peut être un guide méthodologique pour permettre de garder le cap.

Sans cesse avoir en conscience les questions « pour qui », « pour quoi » permettent d’animer l’intention.

Demander aux professionnels de définir « le comment », d’en être maître d’œuvre leur permet d’être acteurs, de développer motivation et responsabilisation.

En revanche le cadre devra assurer le cadre d’application ou d’intervention en en garantissant « le quand ». Les délais doivent être définis et respectés.

Ce mouvement est transmissible et permanent. Une fois engagé, ce qui s’adresse aux professionnels de l’action sociale, se transmet par ricochet aux populations auxquelles l’ont s’adresse.

Dans la mesure où l’intention se traduit en action, elle peut être évaluée, en prenant le vocable évaluation au sens étymologique du terme.

« Evaluation, mot apparu en 1365, Action d'évaluer, d'apprécier la valeur (d'une chose); technique, méthode d'estimation. L’évaluation est le fait de porter un jugement sur le prix, la valeur de quelque chose, sachant que la valeur est ce par quoi une chose (ou une personne) est digne d’estime, ce par quoi elle produit l’effet voulu ». (Lexilogos)

Pouvoir à partir de l’évaluation définir l’effet que produit l’intention sur l’action, pour conduire réflexion et connaissance.

Le challenge est ambitieux, parce que la réalité des faits nous entraîne dans une logique du « principe de précaution » qui n’a pour seul effet qu’immobiliser l’action. Or plus d’action, plus de mouvement, plus de vie.

Je finirai ce travail par les réflexions suivantes :

Pour l’acte d’accompagnement social et éducatif:

« Rien n’est si contagieux que l’exemple ; et nous ne faisons jamais de grands biens ni de grands maux qui n’en produisent de semblables. » La Rochefoucauld

Pour l’acte de management :

« Qui donne la leçon doit l’exemple. Sévérité bien ordonnée commence par soi même » Courteline

Pour la démarche qualité :

« C’est par le bien faire que se créé le bien être » Proverbe chinois